samedi 7 février 2009

[Review]Kanye West "808's and Heartbreak"

Rendons à la technique et au passé ce qui lui revient, Kanye West n'aurait jamais pu faire cet album, comme Rihana ne pourrait pas "chanter", si le vocoder n'était pas revenu en état de grâce ces dernières années. Certains avanceront que Cher l'avait déjà remis au goût du jour dans les années 90, mais là, je dis stop, parce que contrairement à ce que cette introduction peut faire penser, j'aime assez bien le dernier opus de notre machine à vendre US.

Bon, on va être honnête, en terme de qualité technique, de recherche, et de toute les qualités musicales "objectives" que l'on pourrait trouver, c'est un peu une merde. Des arrangements ridicules de "Robocop" aux paroles complètement glucoses de "Coldest Winter" (pauvre pauvre milliardaire arrogant), tout pue l'auto-satisfaction et l'assurance absurde.

Rien à priori pour se réjouir, si il n'y avait pas l'implacable efficacité des beats produits par notre ami Kanye et son insatiable envie de sortir un album déjà complètement dépassé et ressucé de partout tout en l'imposant comme de l'original. Effectivement, en prenant le bon de partout et en le mettant avec un minimum d'ingéniosité ensemble, on arrive à un bon album (en fait, une bonne collection de singles avec quelques déchets pour compléter). On retiendra le "Say You Will" et les 3 minutes qui terminent le morceaux pour laisser méditer sur la grande profondeur du propos du producteur, "Love Lockdown" et sa rythmique à la N*E*R*D dépressif ou "Welcome to heartbreak" qui réussit presque à faire oublier les claviers violoneux mièvres à coups de boites à rythmes bien placés.

Bref, vous l'aurez compris, c'est une merde purement jouissive, "tellement trop triste" qu'elle aurait sans doute remonté le moral au chanteur de Telephone Tel Aviv et aurait peut être évité son suicide.


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