dimanche 6 juillet 2008

[Nights] Ce samedi soir à Werchter (air connu)

Première expérience à Werchter pour moi, hier, et probablement la dernière : trop de monde, trop cher, trop "industriel" et pas assez convivial. Bref, je reste attaché à notre hennuyé European Alternative Music Event, j'ai nommé Dour, pour ce qui est de l'ambiance. Mais bon, Dour n'accueille pas Radiohead, et c'est donc principalement pour le groupe d'Oxford que je me suis rendu in Vlanderen (ça, on ne peut pas ne pas le savoir, de dEUS en tête d'affiche, au dessus de Beck ou Underworld jusqu'au stand flamingant sur le chemin piéton pour arriver à l'entrée du site). Enfin bref, parlons musique...

Bien que ma seule motivation pour cette journée à Werchter ait été la bande à Thom Yorke, j'avais repéré un peu quelques noms à voir : en début d'après midi, le choix douloureux entre MGMT et The Gossip, tout d'abord. En arrivant sur le site, je suis resté quelques minutes devant The Gossip, mais la voix de la chanteuse m'a fortement déplu, et je trouvais que le manque de justesse, qui ne m'aurait pas vraiment dérangé dans un groupe vraiment rock, portait là préjudice à la musique. Je me suis donc dirigé vers la deuxième scène pour entendre la fin du set de MGMT. Une franchement bonne idée, qui m'a permis de découvrir au delà du buzz un groupe pétillant, énergique, original et efficace, et une bombe en live qui m'a arraché mes premiers déhanchements. Bien joué !


Une ruche qui bourdonne bien

Mais pas le temps de trainer (enfin, si, juste le temps d'ingurgiter un paquet de frites infâme... oui bon, la musique) parce que The Hives est annoncé sur la scène d'à côté. Sans doute mon deuxième nom dans ma liste des groupes à voir ce jour là, tant leur réputation en live est excellente et que je garde un très bon souvenir de leur album "Tyranausaurus Hives" et le single "Walk Idiot Walk". J'ai pris beaucoup de plaisir à écouter, malgré la pluie intermittente, le concert le plus remuant de la journée. Avec une bonne dose de second degré et d'humour, des costumes tiré des années 50 et surtout une présence sur scène incroyable, le groupe réussit à motiver la foule. Il faut dire que leur musique entre Art Brut et The Strokes a des arguments : c'est direct et dansant, le chanteur a un petit côté Mick Jager qui aurait mangé trop de gelée à la menthe et le premier guitariste joue entre ses jambes. Excellent.



Suite à cela, passage pluvieux pluvieux, tant météorologiquement que musicalement. C'est en effet sous une pluie qui n'intermitte plus que Editors fait sont entrée. Bon, d'accord, le leader du groupe est plutôt sexy quand il joue du piano en chantant. Reste néanmoins que la musique du groupe est un peu pompée d'Interpol qui lui même pompe pas mal du côté de Joy Division. Bref, ça fait beaucoup de pompage et pas beaucoup d'idées, ce qui donne un concert qui fait un joli bruit de fond sous la pluie mais qui ne m'emporte pas vraiment, à part quelques morceaux un petit peu plus relevés. Je quitte ma place avant la fin du rappel pour rejoindre le Marquee où les roadies installent le matériel de Kate Nash


Les instruments ne font pas la musique

Sans être fan absolu de la jeune dame, je dois avouer que j'étais assez curieux de la découvrir en live. C'est dans ces cas là qu'on dit que la curiosité est un mauvais défaut. Après des réglages qui durent des plombes à cause d'un nombre impressionnant d'instruments (alors que je l'imaginait toute seule aidée d'un laptop et éventuellement d'un guitariste quelconque), le concert commence sur un très bon "Pumpkin Soup" avec un piano enlevé, le concert prend la rambarde dès la deuxième chanson. Et c'est là qu'on se rend compte combien les producteurs et arrangeurs sont importants : de comptines modernes sympathiques et entraînante, on passe à une pop-rock plate. Deux leçons à retenir en tout cas : tout d'abord, ce n'est pas parce que il y a beaucoup d'instruments que cela donne de la profondeur dans les arrangements ; ensuite, régler les micros pour ne pas saturer complètement tout, c'est plutôt pas mal pour de la musique où le principal intérêt est dans les paroles. Bref, je sors de la tente, il ne pleut presque plus et je vais chercher une amie et un hamburger tout en écoutant les derniers morceaux de Kings Of Leon qui m'ont semblé moins mauvais que ce qu'on m'avait annoncé. Avant d'aller prendre une place de choix pour Ben Harper.

Ne croyez pas que j'aime particulièrement Ben Harper. En fait, c'est pas du tout mon style... Et pourtant, je reconnais avoir vu un excellent concert. Il faut admettre que les Innocent Criminals qui l'accompagne sont de musiciens hors pairs. Le bassiste est particulièrement impressionnant, d'ailleurs. Et Ben Harper à une maîtrise de son intrument et de sa voix qui fait plaisir à entendre. Bon, j'avais un peu de mal avec ses mimiques style "je suis tellement ému par ce que je chante que je suis prêt à pleurer" qui me semblaient être une belle comédie, mais bon, finalement, j'ai assez apprécié le set assez rock qu'il a proposé (à part la dernière chanson, qui du coup m'a fait terminer sur une mauvaise impression, mais c'est pas grave)


Lumière polaire dans la nuit belge


Suite à cela, je craque et achète ma première bière à deux euros cinquante en toute lettres (à ce prix là, il faut bien) avant de me remettre dans la foule immense pour attendre Sigur Ros. Au départ, j'étais parti dans l'idée d'aller voir Gnarl Barkley. Et puis, de conseils d'amis en mauvais pressentiments, je me suis finalement décidé à retenter le contact avec Sigur Ros, groupe pour lequel je n'ai aucune affinité en CD à priori. J'ai franchement bien fait. Le groupe vient du nord mais pourrait venir d'une autre planète. Leur musique mais aussi la scénographie et les costumes nous font voyager très loin. Même si je reste convaincu que je n'accrocherai toujours pas en version enregistrée, j'ai quand même apprécié le fait d'avoir assisté à un véritable spectacle, une envie d'offrir quelque chose de cohérent et une musique qui s'accommode bien des grands espaces. Une ambiance finalement très lumineuse et moins froide que l'impression lors de mes écoutes solitaires. Sans doute parce que les personnes sur scène sont réellement vivantes, sourient et vivent leur musique.


Le moment tant attendu arrive enfin, je vais voir Radiohead en concert. Que dire sur ce concert... Et bien, que cela sera dit dans un prochain billet. Non pas que je veuille cacher que j'ai énormément apprécié la prestation, mais que je crois qu'une petite rétrospective de la carrière du groupe peut s'avérer très utile pour replacer la prestation dans son contexte et pour la comprendre, ce qui est finalement le plus gros reproche qu'on peut lui faire.

Bref, je ne retournerai pas à Werchter, mais j'ai été très content d'y être allé ce samedi-là...


Crédits photos : http://allaccess.lalibreblogs.be/

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh la vache, comment j'aurai trop aimé y être ! Mais par contre, pas pour Radiohead ;)

The Hives, je les ai vu au Printemps de Bourges cet année, vraiment sympa oui !