samedi 17 mai 2008

[Review]Reverse Engineering "Duck and Cover"

Si il y a bien une scène dont on n'entend jamais parler dans notre plat pays, c'est la scène hip-hop suisse. Et bien oui, je vais vous en parler... Bon, là, j'ai déjà perdu la moitié de l'audience, mais c'est pas grave, parce que le disque que je vais tenter de chroniquer ici en vaut largement la peine.

Vous vous demandez sans doute comment j'ai pu, moi, entendre parler de la scène hip-hop suisse ? Et bien, en fait, je n'en ai jamais entendu parler. Par contre, je suppose que la médiathèque de la communauté française de Belgique et surtout son comptoir de l'ULB semblait en avoir entendu parler puisque le disque "Duck and Cover" de reverse Engineering figurait un peu à part sur un petit présentoir avec la mention "disque du mois" dessus. Intrigué (généralement, les disques de mois de la médiathèque sont soit de la musique du monde, soit de la musique classique contemporaine), je passe au poste d'écoute pour en savoir plus.

Une bombe en forme de canard
Il n'a pas fallu lontemp pour que je décide de verser la cotisation nécessaire à emporter la galette une petite semaine avec moi. Le titre d'ouverture, après une introduction c'est vrai un peu cliché, est une claque monumentale. Des beats métalliques martelés et puissants, avec des sons que ne renieraient pas la scène "maximale" électronique, un flow hyper clair et engageant, un texte qui sonne vâchement bien (mais très différemment du hip-hop anglo-saxon), le titre "Tug O War" est une bombe.

Et pour une fois, le premier titre ne sert pas uniquement d'appât pour les oreilles pressées comme les miennes, mais illustre assez bien la qualité et le contenu général de l'album. Bon, il faut attendre quelques morceaux après le "Tug O War" et le suivant "Brain in a box" pour retomber sur du lourd, mais le titre "Porcinet" le vaut bien ! La voix d'une certaine "Jasmine Plüss" dans une déluge d'obus-beat métallique est impressionnant, faisant par moment penser à une morceau de T. Raumshmiere avec Ellen Allien. Les deux morceaux suivants valent également leur pesant de cacahuète, le premier "This is not a test" comme une sorte d'apothéose à l'ambiance hyper oppressante qui mène depuis le début cet album, le second "Soundsystem (Dumbfounded)" est un peu plus léger et on retrouve le flow du MC du premier morceau nommé Blu Rum 13 (un rappeur américain) toujours aussi efficace.

Deux tendances, une qualité
La suite de l'album est un peu plus expérimentale, intéressante, mais plus exigeante. Si le premier morceau de cette deuxième partie "Earth Vs the flying caquelons" me semble un peu tomber dans les clichés de l'abstract hip-hop (collage de sample de vieux film), la suite est intéressante, abandonne le côté métallique du début pour laisser la place à des sons plus planants, faisant même quelques fois penser à du trip-hop comme sur "Clarity", toujours avec l'excellent MC BluRum.

Bref, ce disque pourra sans problème s'acoquiner avec ceux des américains du label d'Anticon, avec une première partie beaucoup plus directe et accessible dont je ne me lasse absolument pas.

Liens :
MySpace : http://www.myspace.com/lereproducteur
Discogs : http://www.discogs.com/release/661890
Site sur la scène hip-hop suisse (en travaux, mais archives accessibles) : http://www.reprezent.ch/v3/index.php

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