vendredi 9 mai 2008

[Review]Portishead "Third"

Parler de Portishead de manière objective est totalement impossible pour moi. C'est le troisième groupe que j'ai écouté volontairement, après Hooverphonic et Massive Attack. A l'époque, je découvrais la musique et j'ai découvert "Dummy". Cela a conditionné la manière dont je perçois la musique depuis, au moins autant que "Mezzanine" ou "OK Computer". Donc, je ne serai pas objectif. Mais je vais essayer d'être argumenté.En tout cas, voilà "Third", troisième album studio de Portishead.

Cela faisait dix ans que le groupe n'avait plus rien sorti. Depuis l'enregistrement mythique du live à Roseland, plus aucun disque et très peu d'apparitions. Ils n'étaient pas tous morts, non. Beth Gibbons, la voix (et certains disent l'âme) de Portishead a sorti un album solo "Out Of Seasons", plutôt folk. Geoff Barrow, leader musical du groupe, s'était exilé en Australie, était devenu alcoolique, s'en est sorti et s'est occupé de ses deux enfants tandis que son comparse Adrian Utley a participé en tant que producteur à différentes B.O et albums, dont l'album de Beth Gibbons ou encore le fameux "Felt Mountain" de Goldfrapp.

Deux euros par an
Et donc, revoilà nos amis, dix ans plus vieux, le mouvement trip-hop relativement au point mort. Je ne me suis même pas posé la question de savoir si l'album valait la peine de lui consacrer son billet de 20 euros, je n'ai pas lu une seule critique de peur de ne pas l'acheter. Je devais bien ça à cette musique.

Et cette musique me le rend bien. Elle a changé, sans doute ; elle a perdu un peu de sa pertinence, probablement. Mais elle réussit toujours à me plonger dans une introspection et un état de transe que peu de disques parviennent à atteindre.Pourquoi, puisqu'il faut vous fournir des arguments ? La voix de Beth Gibbons, indubitablement. Si elle pourra en énerver certains par un aspect un peu "larmoyant", elle va en toucher beaucoup d'autres par un timbre unique, un phrasé particulier et une émotion qui transpire dans chacun de ses vibratos. Les arrangements, ensuite. On trouve dans "Third" plus d'instruments acoustiques et plus d'influences "folk", et ce n'est certainement pas ce que je préfère dans leur musique. Mais on retrouve également ce sens du spleen musical inégalé depuis "Dummy" dans les meilleurs morceaux de cet album. On citera "Plastic" de facture très classique, "We Carry On" qui commence sur une rythmique très tribale pour se terminer dans des registres maîtrisés par le groupe ou encore le single "Machine Gun" où on observe un tempo plus rapide qu'à l'habitude, ce qui est une caractéristique globale de l'album.

Chacun y trouve son compte
Globalement, je considère le début de l'album comme assez déroutant et peu réussi, si ce n'est le morceau d'introduction "Silence". La deuxième moitié se révèle assez bonne. Est-ce que, pour les personnes qui considèrent Portishead comme un des nombreux groupes anglais de trip-hop sympa mais sans plus, cet album est indispensable ? Sans doute pas, Portishead fait toujours du Portishead. Cela se voit dans l'artwork minimaliste, et on pourra je crois se contenter de l'inégalable "Dummy" ou réécouter le live de Roseland. Pour ceux pour qui Portishead à ce même petit côté mythique que pour moi, je vous rassure, "Third" ne casse pas le mythe. Leur musique n'est pas devenu lisse comme on aurait pu le craindre, et même si le monde a changé plus vite que leurs compositions, elles réussissent toujours à nous toucher parce que ce à quoi elles touchent est un peu intemporel.Pour tout le monde, de toute façon, je ne peux que vous inciter à y jeter une oreille, il se peut que vous n'en ressortiez pas tout à fait indemne.


MySpace : http://www.myspace.com/PORTISHEADALBUM3 (single en écoute)
Site officiel : http://www.portishead.co.uk/
YouTube : http://www.youtube.com/results?search_type=search_videos&search_query=Portishead+Third&search_sort=relevance (beaucoup de chansons écoutables)

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut. Marrant, je trainais sur facebook. Je suis la débile qui t'a rajouté simplement parce que tu avais listé Sinéad O'Connor, PJ Harvey, et Laurie Anderson (dont j'ai la photo, glissée dans une housse jaune, quelque part dans mes armoire, be-cause my father used to date her and I'm such a frimeuse and I never listened to one of her songs entirely) et aussi parce que tu étais à l'ulb. Bref, oui, je suis cette débile là, je te connais même pas, mais je trouve ça cool que tu consacres un blog à la musique et j'ai toujours admiré les gens qui savaient "critiquer" la musique de manière objective tout en apportant leur expérience personnelle. Pour que ce commentaire soit approximativement pertinent (c'est à dire, lié au sujet du post), je dois avouer que je n'ai pas absorbé Thrid comme Dummy. Dummy, c'est le miel dans un thé, c'est une allée de cyprès en Italie et d'autres souvenirs ouateux que j'ai gravé sur les notes lors de mes transes italienne. j'ai pas envie d'être pathétique ou émotionnelle maintenant, mais pour résumer, je... le chéris, cet album-là. La prochaine fois que je l'écouterai, je me le dirai encore plus, la musique le confirmera. J'ai été les voir à Forêt National, et je sais pas mais... je me souviens que j'ai pensé que "cette femme est brillante", j'ai dit à mon amie Katia à la sortie. J'avais peut-être des étoiles dans les yeux pour appuyer la crédibilité de mon affirmation. Bref, long blah blah, mais je retourne à la lecture du blog, et je reviendrai sûrement. Bon écoutage pendant les examens... La musique inspire toujours d'une certaine manière.

Anne