mardi 17 février 2009

Facebook fait un pas de plus, un pas de trop ?

Voilà, je viens de passer une heure à effacer mes photos, enlever le marquage d'autres, me désinscrire de la plupart de mes groupes et de toutes les pages promotionnelles de Facebook. Pourquoi, me direz-vous ? Et bien parce que les conditions d'utilisation du site ont changé. Rien de révolutionnaire, je n'en aurais rien su si quelques articles de blogs n'avaient pas attirés mon attention (ici, ou encore ).

Bon, c'est vrai, le fondateur de Facebook s'explique et on comprend plus ou moins où il veut en venir. Néanmoins, je reste très sceptiques quand à ces nouvelles conditions d'utilisation.

Ce qui change par rapport à la précédente version, principalement, c'est le retrait de l'obligation de Facebook de supprimer vos données du réseau si vous vous désinscrivez du site. Cela implique évidemment que vous ne pouvez pas non plus effectuer ce retrait de donnée sur demande. En d'autres termes, et comme l'explique très bien Zuckerberg, quand vous partagez une photo et qu'elle atterrit sur le compte d'un ami, l'ami en question possède alors cette photo, et Facebook aussi. En soi, ce n'est pas très grave si cela ne permettait pas à l'entreprise d'utiliser ces données à des fins commerciales même quand vous quittez le site.

Vous mettez donc en ligne un article, une vidéo personnelle, quelques photos que vous envoyez à vos amis, et Facebook pourra en profiter tant qu'il en restera une trace sur leur réseau. Partager avec ses amis, c'est donc partager avec Facebook... La comparaison avec les services de webmail n'est pas entièrement fausse, mais elle diffère sur un point très important : un service de webmail ne peut pas utiliser les contenus transmis à des fins commerciales, même si ces données sont toujours présentes sur les serveurs du service après votre désincription.

Bref, sans que cela mette en cause ma politique personnelle d'ouverture aux nouvelles technologies de la communication, à l'ouverture et au partage de donnée sur le net, cela me fait néanmoins douter du contrôle que je peux encore avoir sur les données qui transitent pas Facebook.

Plus que cela, je me suis demandé si j'avais réellement besoin de Facebook, si je ne pouvais pas simplement supprimer mon compte pour limiter les dégâts. Mais je ne crois pas que cela soit réellement une solution. Se priver d'outils efficaces et répandus ne doit pas être une réponse à une menace sur la vie privée. Je me servirai donc désormais uniquement de Facebook afin de communiquer à des personnes des informations factuelles temporaires. J'y hébergerai le moins possible de données exploitables et je conseillerais à toute personne qui produit des documents sur lesquels elles souhaitent conserver des droits de ne pas les publier sur Facebook et de les retirer dès à présent du site.

En gros, Facebook va devenir pour moi une sorte de Caramail amélioré, ce mythique service qui a fermé ses portes ce week-end... Quand on compare à l'ambition de base du réseau social, il y a un écart, ou plutôt un canyon.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"si je ne pourrais pas simplement"

Yann, ste plait! pouvais...

Yann Lebout a dit…

Ouais, ouais...

Anonyme a dit…

ooooooh caramail a fermé? Forcément, depuis leur histoire de navire et de commandant qui supportait pas qu'on dise merde, ça avait perdu de son charme ^ ^ (les seules fois où j'y retournais, me retrouvais dans la cale avec tous les merdeurs du site, c'était ce qui restait de meilleur dans cette version)

sinon il reste quand même à mon sens un intérêt primordial à rester sur facebook: t'assurer le contrôle des images que tes amis publient. C'est en partie pour ça que je suis sur ce site :-s

Anonyme a dit…

quelle est ta position par rapport à leur marche arrière?

Yann Lebout a dit…

Comme je le disais laconiquement sur Twitter (http://twitter.com/ylebout/status/1222376349) et ailleurs, est-ce qu'un pas en arrière compense un faux pas en avant ? Honnêtement, je ne le crois pas.

Plus que cela, ce type de problèmes à répétition avec Facebook peut vraiment nuire sur leur image à long terme. Et de toute façon, cela révèle des intentions globales, certainement pas abandonnées, qui me semblent quand même dangereuses.

Néanmoins, on peut apprécier la réactivité correcte de Facebook, qui a d'abord très vite tenté d'expliquer les changements, et l'a fait de manière pas encore trop maladroite. Puis, constatant que ça n'a pas marché, réagit efficacement.

Le problème, c'est que je doute que le recul de Facebook va être autant médiatisé que son pas en avant. Pour eux, cette histoire se solde donc de toute façon par un nouveau déficit d'image.

Et toi, tu en penses quoi ?